"La réalité est une construction que je me fais.
C’est une histoire de point de vue. Elle n’existe pas indépendamment de celui qui l’observe ».
Au regard des différents concepts qu'elle met en lien, la pensée systémique n'est pas toujours facile à expliciter.
On peut vite s'embarrasser de notions complexes que l'on tente vainement de vulgariser et qui ne nous permettent pas, au final, de bien comprendre les principes fondamentaux de l'approche systémique.
J'ai lu très récemment une définition de cette approche qui m'a beaucoup plue tant elle arrive à décrire, simplement et clairement, le principe fondamental de cette pensée. Je la partage avec vous.
"Pour comprendre l’approche systémique, imaginez que vous observez une danse. Vous pourriez vous concentrer sur chaque danseur individuellement, analyser leurs mouvements un par un. Ou alors, vous pourriez reculer d’un pas et observer la chorégraphie dans son ensemble, voir comment les danseurs interagissent, comment leurs mouvements se répondent et créent une harmonie globale.
Cette deuxième façon d’observer illustre parfaitement ce qu’est l’approche systémique : une méthode qui nous invite à prendre du recul pour comprendre les phénomènes dans leur globalité."
Cette métaphore représente bien, selon moi, ce qu'est la pensée systémique.
Pour compléter cette définition, je dirais que la pensée systémique est une façon de regarder le monde qui se distingue par son approche "non pathologisante" et "dé culpabilisante".
Elle est différente de l’approche analytique qui est plutôt une pensée cartésienne et représente une véritable rupture avec les méthodes traditionnelles d’analyse.
Là où l’approche classique découpe, isole et analyse chaque élément séparément, la vision systémique considère les phénomènes comme des ensembles dynamiques et interconnectés faisant ainsi partie d'un système.
Cette méthode s’inspire directement des travaux pionniers de Gregory Bateson dans les années 1950, qui ont donné naissance à la célèbre École de Palo Alto.
L’approche systémique nous invite ainsi à élargir notre champ de vision, à considérer les interactions plutôt que les éléments isolés, et à nous concentrer sur les solutions plutôt que sur les causes historiques.
En systémie, on ne va pas travailler sur le psychisme de la personne mais on va regarder les interactions de la personne avec les autres membres du groupe; l'individu est pensé comme membre d'un système relationnel (famille, ami.e.s, collègues, pair.e.s,...) qui possède une organisation et une structure qui lui sont propres, faîtes de règles, de rôles, de buts et de finalités;
Cette vision globale permet souvent de découvrir que le comportement « problématique » remplit en réalité une fonction dans le système, ouvrant ainsi de nouvelles pistes d’intervention.
"Notre comportement ainsi que nos choix de vie sont largement influencés par le contexte dans lequel nous nous trouvons."
Au regard de la pensée systémique, l’individu « qui a un problème » est devenu, à un moment donné de son histoire, le régulateur du système. Il permet sa stabilisation et le maintien de sa cohésion.
Cela signifie que l’évènement qui amène la personne en consultation n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement du système dans lequel elle s’inscrit.
Par conséquent, notre rôle d’intervenant.e n’est pas de répondre au symptôme mais d’en interroger le sens :
qu’est-ce qu’il vient nous dire ? A quoi sert-il ? Quelle est sa fonction positive ?...
et plutôt que de réduire l'individu à des symptômes ou à des diagnostics pathologiques, chaque problème est perçu comme une tentative de l'individu ou du système pour s'adapter à des circonstances données.